Une petite ville assoupie dans ses habitudes, un microcosme de l’ancienne France, une vieille fille riche, Marie-Victoire Cormon, qui hésite entre deux prétendants, le chevalier de Valois et l’ex-citoyen banquier du Bousquier.

Le chevalier est vieux, coquet, sans un sou, fidèle aux bourbons. Du Bousquier est arriviste, libéral, au bord de la ruine mais encore à peu près présentable.

Grave conflit, lutte de clans : la monarchie contre la révolution, l’ancien temps et sa noblesse contre la richesse acquise dans la tourmente révolutionnaire. Et la ville se divise, car Mademoiselle Cormon est sans doute la plus importante fortune du pays. Or l’âge venant, cette dernière a le désir de fonder un foyer et d’enfanter avant qu’il ne soit trop tard. Le chevalier ou le révolutionnaire ? La manière ou l’opportunisme ? Comment choisir alors qu’en face ses prétendants ne visent que sa fortune ?

Balzac trace dans ce roman l’une de ses plus fines descriptions de la société provinciale française : incisive, profonde, détaillée.

C’est sans doute dans cette œuvre qu’il saisit le plus finement l’âme de la société française de l’époque et qui, aujourd’hui, lui survit grandement.